• Tout d'abord, L’Art conceptuel n’est pas un mouvement structuré, ni même une tendance univoque. Il concerne plutôt des artistes qui ont pour première exigence d'analyser ce qui permet à l’art d’être art.

    Joseph Kosuth est un artiste américain de l’art conceptuel dont il fut le chef de file dès 1965. 

    Il voit dans l'œuvre d'art le but esthétique comme exercice esthétique, non comme art à proprement parler.
    Kosuth va vouloir séparer l'esthétique de l'Art. « Art as art » devient plus ou moins la devise de cet artiste.

    Le but de son travail est de « produire du sens », même s’il faut pour cela bannir l’aspect esthétique de l’œuvre. Se basant sur une tautologie : « L’art est la définition de l’art », il affirme que l’art est langage, que l’art relève du domaine des idées, qu’il n’a rien à voir avec l’esthétique ou le goût.

    Dans son oeuvre One and three Chairs de 1965, Kosuth porte une réflexion sur le système deprésentation.

    Joseph Kosuth

    Cette oeuvre est un ready-made. Elle se compose d'un chaise sous trois formes différentes : l'objet lui-même, une photographie de cette même chaise ainsi qu'une définition du dictionnaire. Il prend une chaise plutôt standard réalisée dans un matériau habituel, le bois.
    La photographie est prise de face, c'est en fait le même point de vue de la "chaise objet réel". Les cubistes ont utilisé les objets du réel dans leur tableau, il y a donc cette idée d'introduction du réel. Il n'y a pas de volonté de nous montrer les quatre pieds, c'est donc un point de vue neutre qu'il choisit de nous offrir. 
    Il choisit également de nous montrer une photographie en noir et blanc pour avoir une légère distinction avec l'objet réel.
    En dehors des arts plastiques se trouve l'écrit. Rien dans le mot "chaise" n'évoque la réalité de l'objet, c'est l'idée même d'objet qui est évoqué. 
    Il s’agit dans les trois cas d’un degré distinct de la réalité de la chaise. Tous trois désignent, par leur association, une quatrième chaise, idéale et invisible dont le concept se trouve ainsi suggéré, bien plus que défini. Là où défaille l’objet, intervient l’image, et là où celle-ci à son tour défaille, apparaît le langage, lui-même insuffisant mais déjà relayé par l’objet.


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