• Musée Tomi Ungerer

    Le Musée Tomi Ungerer - Centre International de l'Illustration est un musée Strasbourgeois regroupe un fond important de dessins, archives, jouets et revues donnés par le dessinateur français Tomi Ungerer.

    Tomi Ungerer, de son véritable nom Jean-Thomas Ungerer, est né le 28 Novembre 1931 à Strasbourg, est un affichiste, auteur, illustrateur, inventeur d'objets, collectionneur, dessinateur publicitaire.

    Tomi Ungerer est reconnu comme l'un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Depuis 1957, il mène une carrière internationale dans de nombreux domaines de l'art graphique. Les principaux thèmes qu'il a abordés dans sa carrière sont la littérature d'enfance et de jeunesse, la publicité, les alsatiques et l'érotisme.

    Sa rencontre avec Ursula Nordström des éditions Harper & Row lui permet de publier 90 livres pour enfants en dix ans.  Ses livres pour enfants, comme Les Trois Brigands ou encore Jean de la Lune ont passé les frontières de la France et ainsi sont mondialement connus. Son affiche contre la ségrégation raciale Black Power/White Power, est également connue et reconnue.

    Tomi Ungerer est un artiste mais c'est avant tout un grand observateur de la société de son temps. Il porte un regard très souvent satirique et ironique sur ce qui nous entoure.

    Entre 1969 et 1971, aux Etats Unis, Tomi Ungerer publia une série d'affiches, les Children's Posters, destinées aux enfants, reprenant des contes traditionnels connus tels que Le Petit Chaperon Rouge, La Belle au bois dormant, Le Petit Poucet, Blanche neige, etc. Tomi Ungerer réussit à renverser les tabous de la littérature enfantine

    Tomi Ungerer a une façon bien particulière de construire ses dessins, une technique que l'on peut retrouver dans les Children's Posters. Pour lui, l'emploi de la couleur l'aide à obtenir l'effet escompté : elle est vive et souvent mise en contraste avec du noir. Il travaille ensuite à l'aide d'un papier calque où il dessine seulement les contours en noir, puis sur une feuille, il travaille ce même dessin sans les contours mais avec des aplats de couleurs..

    Musée Tomi UngererMusée Tomi Ungerer




    L'étrange bête de Monsieur Racine

    Une mise en page soigneusement étudiée renforce l’effet de choc visuel : la composition, est souvent structurée d’après une diagonale. L’absurde et l’étrange contribuent à obtenir une bonne affiche. Attendez-vous à l’inattendu, un slogan qu'il a inventé et qui est passé dans l’argot new-yorkais, résume parfaitement son objectif.
    Une mise en page soigneusement étudiée renforce l’effet de choc visuel : la composition, est souvent structurée d’après une diagonale. L’absurde et l’étrange contribuent à obtenir une bonne affiche. Attendez-vous à l’inattendu, un slogan qu'il a inventé et qui est passé dans l’argot new-yorkais, résume parfaitement son objectif.

    Tomi Ungerer a beaucoup travaillé dans la première partie de sa carrière pour les enfants. Il réalise des dessins pour imager des livres destinés aux enfants, il travaille sur les contes également et notamment avec ses Children's Posters.

    Musée Tomi Ungerer

    Ensuite, ses dessins devinrent plus profond et moins "enfantin".
    Il travaillera énormément sur la guerre, notamment celle du Vietnam où il dénoncera sans détours les atrocités faites. Ces dessins sont forts et gorgés de sens.

    Tomi Ungerer abordera également des thèmes comme l'érotisme voire presque la pornographie car lorsque l'on tombe nez à nez avec certaines oeuvres, cela est assez ... déroutant !

    Après ce tout petit point retraçant le travail et les thèmes abordés par Tomi Ungerer, je vais vous parler maintenant du musée en lui même.

    Tout d'abord, même avant d'avoir passé la porte d'entrée, la scénographie imposée nous plonge directement dans "l'univers Ungerer".
    Musée Tomi Ungerer

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une grande passerelle en zig zag nous amène, par mille et uns détours, à la porte d'entrée, qui finalement n'en est même pas une car nous nous retrouvons seulement à l'accueil/boutique. Il faudra donc traverser celle-ci en ressortir reprendre la passerelle -qui semble avoir traverser la boutique- pour enfin atteindre le musée. Une petite touche humoristique à l'image de Tomi Ungerer qui me fait penser à une devise Shadok "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? "
    Bref, une fois rentrée dans le musée, une première salle d'un blanc immaculée s'offre à nous avec les premiers dessins de Tomi lorsqu'il était enfant (et qu'il dessinait déjà très bien...) et puis au fur et à mesure que l'on avance plus les oeuvres évoluent. Les salles du bas, du Rez de chaussée, sont toutes en enfillade, immaculées de blanc où les oeuvres, les dessins y sont mis en valeur au derrière de très larges vitres. Les scultures sont elles placées au centre dans une très grande vitrine, ce qui donne une impression de flottement et de légèreté à l'ensemble.
    Chaque dessins, chaque gribouillis (car Ungerer en faisait beaucoup pour ses recherches) sont mis en valeur. 

    Musée Tomi Ungerer

    Une fois le Rez-de-chaussée fini, montons au premier étage où l'on y retrouve les oeuvres politiques de Tomi Ungerer. Je traduit cette disposition, comme le premier étage, "le premier cap" en quelque sorte, où l'on traite certes de choses intéressantes, mais au premier étage on retrouve des sujets très sensibles et des affiches de propagande au moment où la guerre éclatée et où les avis différés énormément. 
    On y retrouve donc beaucoup d'affiches contre la ségrégation raciale et la guerre du Vietnam

    Musée Tomi UngererMusée Tomi Ungerer
    Plus les sujets sont tabous et sombres et plus l'espace est restreint, comme si on voulait absolument nous confronter aux images. 
    On voit également une petite salle abordant les thèmes nazis de l'époque. L'Alsace étant une région bordant l'Allemagne, l'impact est d'autant plus fort.

    Et puis il y a un niveau -1, sans fenêtre, plus sombre que les autres, où l'on y retrouve ses dessins érotiques. 
    L'espace est nettement plus petit que les deux étages au dessus. Une première petite salle dès la sortie de l'ascenseur nous expose des dessins plus sensuels qu'érotiques. Cette salle nous emmène sur un très étroit couloir où des dessins de grenouille y sont exposés. Des grenouilles reproduisant l'acte sexuel ou des pratiques sexuelles "à la façon" de l'être humain. Ici, on sent cette volonté de confronter le spectateur à ces oeuvres dans un endroit intimiste, en adéquation avec le sujet abordé. Ce couloir rejoint une dernière petite salle, plus petite que la première, où ici l'érotisme se dévoile au grand jour. Dans cette salle, Tomi Ungerer traite le sujet de la femme comme étant devenu objet sexuel. Les images et sculptures sont chocs mais je pense que c'est l'effet choisi. Plus l'on fait le tour de la pièce et plus les images deviennent sexuelles.

    En conclusion, c'est un musée qui, en plus d'exposer un travail très intéressant et remarquable, à la chance d'être très bien scénographié. pas de fioritures, avec simplement des murs blancs et des pièces utilisées en adéquation avec les thèmes choisis, l'effet est tout autre et la perception est bien plus forte. Il y a un réel jeu qui s'opère entre l'espace, le spectateur et l'oeuvre.
    Très très bon musée, à recommander !