• L’artiste :

    Maike Freess

    Née à Leipzig, Allemagne, en 1965, Maike Freess vit et travaille à Berlin. Elle a étudié à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts à Paris, dans l’atelier de Christian Boltanski. Elle enseigne aujourd’hui à l’Ecole de Beaux-arts du Mans. Ses réalisations artistiques comportent des photographies, mais aussi des installations vidéo et des dessins. 

    « Maike Freess revêt depuis déjà quelque temps son art d’un humour subtil et sans suffisance. Rare dans l’art contemporain où on rigole presque toujours pour montrer combien on est malin. Chez Maike Freess, c’est de la poésie. Purement.» Philippe Ducat, Art Press n°304.

     

    L'oeuvre :

    Maike Freess, Insomnia 3, Le Dîner 2004

    A gauche un homme en costume sombre est attablé devant ce qui semble être un dessert, une grosse pyramide de crème blanche parsemée de fruits (trop) rouges. Il y a aussi un verre d’eau devant lui. Son attitude est compassée, ses jambes sont serrées, et il « se tient bien », comme on pourrait le dire à des petits-enfants dont on veut qu’ils soient bien élevé, les mains sagement posées à coté de l’assiette. De l’autre côté de cette petite table couverte d’une nappe blanche immaculée, s’opère renversement de situation, sa compagne de repas n’a pas de chaise, et elle est installée à l’envers. Elle s’appuie sur ses mains pour tenir en l’air, et ses cuisses serrées reposent sur la table. La position de son corps est construite selon deux angles droits, exactement comme l’homme de gauche. Son dessert à elle, et son verre, identiques à ceux de l’homme, sont posés à même le sol. Il y a fort à parier qu’elle ne pourra jamais les manger. Le format presque carré de la photographie, l’extrême symétrie de sa composition, le point de vue adopté, qui est à la hauteur des convives, l’absence de fond significatif…tout ceci accentue l’étrange effet de retournement possible de l’image, à 180 °, comme on pourrait le faire pour une carte à jouer.

     

    Quelques clefs pour comprendre l’œuvre :

    Le titre nous indique « Insomnia 3 », ce qui laisse supposer l’existence d’une série de photographies illustrant d’autres pensées nées de rêveries. 

    « L’insomnie a du bon chez certains. Au lieu de tourner et retourner dans son lit, Maike Freess exploite au maximum ses délires nocturnes. (…) On assiste à un défoulement de formes réjouissantes. Ce ne sont que des autoportraits. Maike Freess se rêve dans des situations impossibles dont l’interprétation reste hasardeuse. » Philippe Ducat, Arts Press n° 304

    Le complément du titre nous annonce « Le Dîner » la situation fantasmatique de ce dîner évoque les recherches des surréalistes, qui eux aussi cherchaient les sources de leurs sujets dans leurs rêves. Ainsi renversée, la jeune femme devient un objet, perd la logique de la position humaine, se transforme en une sorte de poupée inerte. Un élément de sculpture dans l’espace, ainsi qu’on pourrait le voir dans les photographies de l’artiste autrichien Erwin Wurm, One minute sculptures…On pourrait dire aussi, puisque son repas est posé au sol, qu’elle est comme un animal. Dans tous les cas, son statut devient risible.

    Dans L’interprétation des rêves, Freud insiste sur le fait que « les rêves des adultes sont presque toujours encombrés de matériaux, absurdes et hétéroclites (…) » 

    Puisque l’idée vient de ses moments d’insomnie, on peut supposer que Maike Freess n’est pas tout à fait dans le rêve mais dans le « rêve éveillé », tel que Freud le définit. Ce qui devrait être une occasion de communication, voire de séduction dans ce dîner dont la mise en scène comporte tous les clichés littéraires et cinématographiques du « tête à tête » amoureux (vêtements soignés, petite table, face-à-face, dessert kitsch….) devient le ridicule d’un « tête à jambes », où plus aucun échange de regards ni de paroles n’est possible !

    « Je ne parle qu’à tes pieds ! »… « Ça te fait les pieds ! »… « Mettre les pieds dans le plat »… « Faire un pied de nez » pour une bien piètre partie de « jambes en l’air » sont autant d’expressions imagées que l’on pourrait décliner pour s’associer avec ironie à cette curieuse situation.

     

    http://www.fdac91.ac-versailles.fr/spip.php?article105

     

    Le désordre est envisagé ici dans l’univers du foyer. Au travers de ce thème, Maike Freess créait un décalage avec la réalité domestique, qu’elle soit portée en dérision ou transgressée. Les objets sont détournés, les espaces bouleversés, les rapports humains tourneboulés. Trois axes se distingueront dans l’exposition : le désordre relationnel, ou comment des artistes représentent des formes de dérèglements sociaux dans l’univers du foyer, le désordre ménager, affectant la disposition régulière et normalement attendue des choses et enfin, le détournement d’objets qui annule toute fonctionnalité de ceux-ci et rend compte de l'univers absurde, décalé et burlesque. Par le biais de l’humour, du grotesque ou de la caricature, sur un ton grinçant, Maike Freess met le spectateur face à une réalité du quotidien qu’il doit « ménager » tant bien que mal. Le désordre offre, outre une possibilité exaltante d’expérimentation plastique, un prétexte pour remettre en question une certaine conformité sociale et un idéal de bonheur véhiculé par la société. 


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  • Bauhaus signifie maison de la construction. C'est une école à Weimar qui date de 1919, puis à Dessau en 1924 et enfin à Berlin en 1932. Elle sera fermée par les nazis en 1933.

    L'idée était de :
    - rapprocher l'art du peuple
    - parvenir à une synthèse des arts
    On y discute aussi de la réforme de l'enseignement artistique.

    Il y a deux écoles au Bauhaus : celle des arts appliqués et celle des beaux-arts. Et c'est le directeur, Walter Gropius qui va fusionner les écoles pour n'en faire qu'une.
    Gropius se pose la question : Quelle doit être la formation de l'artiste qui lui permettrait d'occuper sa place dans le siècle de la machine ?

    Le Bauhaus selon Walter Gropius est né de "l'esprit" du Deutscher Werkbund (1907). Autrement c'est une oeuvre d'art total et surtout c'est l'union entre l'art et l'industrie. C'est pour cela que Gropius, à l'aide du Bauhaus, va mettre en avant la production vers l'infini avec l'industrie.

    Il se veut capable de "pratiquer l'espace". Il se dit rêver de prendre sous sa coupe, une architecture et un mobilier qui formeraient un ensemble. 
    En 1910, il ouvre sa première agence et il rejoint les tenants du Werkbund. Gropius est un jeune architecte actif, il se veut dès le début un promoteur de la modernité des formes et des matériaux.
    En 1911, il propose un type de structure jamais vu jusqu'à présent avec l'Usine modèle.
    Construction de la maison modèle. Ébauchée en 1922 et montée en un peu moins de trois mois.
    La circulation entre les différentes pièces est rationalisée. C'est une des premières maisons fonctionnelles.
    De manière symbolique, 
    le toit est une verrière (matériau cher aux architectes).
    Le mobilier et les ustensiles sont totalement standardisés. 

    Le Bauhaus : oeuvres et pédagogie

    Le Bauhaus : oeuvres et pédagogie

     

    Cuisine de Marcel Breuer pour la maison Am Horn, 1923. 
    Considérée comme la première cuisine moderne. Les récipients sont standardisés. En fait, cette cuisine est une sorte de synthèse de l'architecture moderne.

    L'idée de la standardisation est très très présente et très importante.

    Comment Walter Gropius fait la promotion de cette maison ?
    Il met en avant les avantages que procurent les matériaux, la nouvelle méthode de construction qui permet de reproduire cette maison en de nombreux exemplaires. Avec la production de cette maison, Walter Gropius espère que l'Etat fasse des demandes afin de pouvoir la reproduire de plusieurs fois.

    En 1919 : nomination de Gropius en tant que directeur d'une institution mixte : Ecole supérieure d'arts plastiques et de l'Ecole des arts et métiers de Weimar.

    Walter Gropius succède alors à Henry Van de Velde, c'est alors que la nouvelle école est rebaptisée Bauhaus, en référence au Buhütte médiéval (atelier des maçons-maison de la construction), le 12 avril 1919.

    Le but au sein du Bauhaus est de créer un art capable, avec un coût minimum, d'atteindre le plus haut niveau artistique. En alliant les trois formations initiales de l"époque, l'idée était de créer l'artiste total capable de dominer tous les secteurs.

    L'école est au service de l'atelier qui, un jour, l'absorbera.
    On observe alors un retour à une pratique de l'atelier, une volonté de créer un nouvel ensemble praticien qui dit "servir l'artiste dans son ensemble" et d'allier le savoir-faire à un nouveau mode de vie.
    C'est en 1920-21, que Walter Gropius et Adolf Meyer travaille ensemble sur le projet de la Villa Sommerfeld à Berlin.
    Le Bauhaus : oeuvres et pédagogie

    La maison est une maison en teck. Toutes les formes sont redondantes. On retrouve bien la première volonté du Bauhaus : celle de créer un art total.

    Le grandes étapes de l'évolution du Bauhaus : 
    - 1921 : l'hiver est marqué 
    par l'arrivée de l'artiste hollandais Theo van Doesburg
    Il pousse les étudiants à une certaine forme d'uniformité.
    1922 : départ de Johannes Itten (1888-1967), peintre et professeur d'art. Il est une des figures emblématiques des premières années du Bauhaus. Il met en place des cours que l'on appelle les cours élémentaires ou préliminaires. Et c'est dans ces cours qu'il apprend aux étudiants à maîtriser les matériaux.
    1923 : Départ de Théo Van Doesburg et arrivée de Làszlo Moboly-Nagy.
    Ce dernier enseigne au Bauhaus entre 1923 et 1928. Il va travailler avec la texture et la facture, ou la transformation de la surface par une transformation mécanique particulière.

    Walter Gropius, Théorie et organisation du Bauhaus, 1923:


    « L'enseignement de l'artisanat est supposé préparer à la conception de la production de masse. »


    Il accepte que la machine soit le meilleur moyen pour concevoir des formes.
    1923 : arrivée de Moboly-Nagy
    1924 : Fermeture du Bauhaus de Weimar et déménagement de l'école à Dessau.
    1925 : Fermeture du Bauhaus le 1er avril. On parle de la production du Bauhaus, d'une production de « malades mentaux ».
    Malgré la production du Bauhaus lors de foire, etc, peu de contrats sont réalisés. L'ensemble de l'École ne peut pas vivre sur les rendus de quelques travaux.

    Cette première période de Bauhaus est marquée par l'Atelier du métal par Marianne Brandt. On retrouve une grande diversité des matériaux et l'exploitation de formes géométriques simples. Des formes liées au style du Bauhaus, liées aux goûts de Marianne Brandt, on pense aussi que ces formes sont plus simples à produire industriellement.

     

    Dessau en 1925 :
    -municipalité gouvernée par les sociaux – démocrates
    -une petite ville de 70 000 habitants
    -un centre industriel important (industries chimique et aéronautiques)

    Walter Gropius créé un bâtiment qui devrait être construit en moins d'un an. Il va donc utiliser des matériaux nouveaux (béton, fer etc) comme pour la maison Am Horn. L'intérieur est extrêmement travaillé. Il réalise dans un autre style les maisons des professeurs.

    1925-1926 : Restructuration du Bauhaus.

    • le Bauhaus change de dénomination et devient « l'École supérieure de conception de formes » de Dessau.

    • Dès la rentrée, l'école est divisée en deux parties : l'enseignement et la production

    • en Octobre 1926, de nombreux statuts sont publiés.

    • Création d'un atelier d'imprimerie et de publicité développé par Moboly-Nagy et Herbert Bayer.

     

    • La grande nouveauté est la création d'un enseignement de l'architecture. Walter Gropius le confie à l'architecte suisse Hannes Meyer. (1889-1954).

    • Dans un article du 16 février 1927 Meyer prévient que la tendance fondamentale de son enseignement sera « totalement fonctionnelle-collectivisme-constructivisme ».

    4 février 1928 : Démission de Walter Gropius
    1930 : l'École meurt sous la pression politique.


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  • De Stijl ("le style" en néerlandais) est au départ, une revue d'arts plastiques et d'architecture publiée entre 1917 et 1928 par le peintre Théo Van Doesburg. Il est l'éditeur et le rédacteur en chef : il gère les ressources finanacières de la revue, contacte les artistes, etc. Par extension ce terme désigne un mouvement artistique issu du néoplasticisme qui influençera profondément l’architecture au XXe siècle. 

    Avec le mouvement De Stijl, on recherche l'équilibre, l'harmonie, tous les éléments doivent être équilibrés et symétrie. Le principe pictural de De Stijl est la réduction des couleurs et la géométrisation des formes. Van Doesburg dit « L'artiste moderne véritable-c'est-à-dire conscient, à une double vocation. D'abord produire l'oeuvre d'art purement plastique, deuxièmement rendre le public réceptif à la beauté de l'art pur ». On sent vraiment cette volonté d'acquérir une nouvelle esthétique picturale. D'ailleurs, on le voit dès la couverture de la revue, faite par Vilmos Huszàr. On retrouve cette réduction des formes et des couleurs ainsi qu'une typographie adaptée à l'univers voulu. La revue s'ouvre à de nouveaux arts comme la musique, la danse, le théâtre en 1923.

    Les artistes déterminent deux sortes de conscience dans le temps, dans le Manifeste I de 1918 du mouvement De Stijl, l'ancienne et la nouvelle. L'ancienne s'adresse à l'individuel et la nouvelle s'adresse à l'universel. Autrement dit, cette deuxième conscience est contre le règne de l'individualisme mais c'est également une unité internationale de vie, d'art et de culture. Le mouvement De Stijl met en lumière la nouvelle conception de la vie. Ils pratiquent la même méthode : ils partent de l'étude de la nature pour enfin arriver à l'abstraction.

    Les sources de De Stijl sont : 

    - la géométrisation ou « analytique des figures »                                                                       - l'abstraction

     

    Pieter Cornelis Mondrian (PIet Mondrian) et le néo-plasticisme

      Le néo-plasticisme : nouvelle plasticité ou nouvelle image du monde.                       « plastique » signifie l'action de modeler ou de faire émarger une forme.                         Mondrian est à la recherche de l'unité sous-jacente qui organise la matérialité des choses. Ce système formel simple : la géométrisation et la réduction des formes.

    Piet Mondrian reçoit une éducation de la peinture académique. Il réalise des tableaux naturalistes puis se dirige vers le fauvisme. Mondrian est un théosophe (philosophie + religion). A la suite de la création de la théosophie, il fut influencé par le cubisme. Alors que pour Picasso le cubisme était une méthode de dire plus que la réalité, pour Mondrian le but était d'en dire « moins » pour visualiser le monde selon la théosophie.

    Autour de 1912-13, il rejette la peinture figurative pour se rattacher à une peinture abstraite. Il en vient à toucher l'abstraction ressemblante à celle de Delaunay. Le nombre de formes et de couleurs devient extrêmement limité dans sa peinture.

    « A cette époque, je rencontrai d'autres artistes ayant plus ou moins ka même attitude spirituelle. Ce fut d'abord van der Leck qui, bien qu'encore figuratif, peignait en surface uniformes et avec des couleurs pures. Ma technique plus ou moins cubiste donc plus ou moins picturale subit l'influence de sa technique exacte. », Mondrian.

    Piet Mondrian, Composition en rouge, jaune, bleu et noir, huile sur toile, 1926, La Haye, Haags Gemeentemuseum.

    On remarque que dans ses Compositions  il ne garde que les lignes droites verticales et horizontales et il fait de même avec les couleurs en ne gardant que les 3 couleurs primaires : le rouge, le jaune et le bleu + le gris, le noir et le blanc. Piet Mondrian essaie de trouver un équilibre et une harmonie parfaite. Aucune forme triangulaire ne figure dans ses tableaux, car cette forme évoque l'idée de hiérarchisation, ce qui est contraire à l'idée d'équilibre. 

     

     

     

    Gerrit Rietveld

    Gerrit Rietveld sera un des premiers en tant qu'ébéniste à faire de l'architecture. Il va étudier l'architecture mais très peu, il fera des études sur le mobilier, le modelage, la couleur et la joaillerie. Il arrive un an après la création de la revue. Il ne va pas y jouer un rôle de théoricien mais il s'avère être l'un des représentants le plus prolifique de ce mouvement. Bien qu'il soit influencé par Mondrian, il ne le rencontra jamais.

    Cette influence de Mondrian va être importante. En effet, Rietveld milite entre 1915-25 pour une architecture et un design qui fait sentir la présence de l'espace. Il travaille la sobriété des lignes et ainsi supprime le superflus. Il rejette les matériaux luxueux : il travaille essentiellement le bois pour la beauté des lignes à en tirer.

    Rietveld met en avant l'idée que l'homme ne doit pas s'assoeir comme le veut son corps mais comme le veut son esprit.

    Extrait d'un article de Rietveld dans de de Stijl sur la chaise rouge-bleu.                                

    - Chaque élément doit être simple et dans la forme la plus primitive                                       - construction harmonieuse de l'ensemble de la chaise                                                                   - une place libre et claire dans l'espace et la forme doit prédominer sur la matière.

     

     

     

    Conclusion : Pour résumer les principes du mouvement De Stijl :

    - le néo-plasticisme                                                                                                               - les valeurs universelles                                                                                                         - la théosophie va influencer grand nombre des artistes De Stijl                                               phénoménologie de l'apparaître                                                                                          grammaire formelle mise en évidence avec les émotions                                                     - réduction géométrique et bi-dimensionalité                                                                            - recherche d'une essence spirituelle                                                                                      - importance des schémas mathématiques utilisés dans la peinture et l'architecture                 - Projet esthétique global : idée d'un seul principe peut être appliqué à tous les arts sans compromettre                                                                                                                        - la notion «d'équlibre expansif » : idée que l'oeuvre et l'effet plastique ne se situe pas uniquement dans le tableau ou dans la pièce de mobilier.                                                          - lignes structurelles qui se projètent dans un prolongement qui rebondit et qui va vers l'archi puis vers la ville.

                                                                     

     

     

     

     


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  • Le mouvement futuriste se développe dans les années 1910, en même temps que le cubisme. Mouvement créé en Italie Philippo Marinetti (poète), il se compose de peintres et de sculpteurs.

    Il est créé de manière volontaire engagée par les artistes eux mêmes, ceux-ci créent un manifeste pour défendre leur vision de l'art.  

    Le manifeste futurisme : intentions et contexte

    le figaro

    Rédigé en 1909 par Marinetti, Le Manifeste futurisme est publié dans le Figaro, support médiatique publié en masse. Marinetti passe les fontières de l'Italie pour exposer dans une revue française. La France est à l'époque la capitale des arts, moyen de diffusion artistique très importante. C'est d'ailleurs en 1898 que Marinetti publie ses premiers poèmes dans des revues françaises même si ce dernier est d'origine italienne. 

    Le manifeste futurisme comportait de nombreux programmes et enjeux.
    Notamment, il proclame
    l’avènement d'une nouvelle esthétique de la vitesse, la vitesse et le mouvement sont récurrents dans les œuvres du futurisme. C'est un mouvement qui apparaît comme provocateur dès ses débuts.

    De plus, la modernité industrielle est très importante, on a une mystification des moyens de transports. On considère que la ville est bien plus belle qu'un paysage naturel.                        Les artistes futuristes pensent que le passé n'aide en rien et partent du principe que tout ce qui appartient au passé doit être détruit.

    La violence et la provocation prennent une place importante. Marinetti parle de violence incendiaire. Cette violence physique et morale fait écho à la violence de l'arrivée de la modernité. Il dénonce les valeurs trop mesurées des bourgeois, il lance des attaques politique et sociale, « nous voulons détruire les musées... » ce qui est prôné c'est le mélange de l'art. L'artiste est un producteur de l'histoire, l'artiste doit être un multiplicateur de progrès.

    Ce manifeste dénonce les académies, prône l'exaltation de la violence, de la révolte. Il faut se référer au climat politique de l'époque : le fascisme émerge après la deuxième Guerre Mondiale.

    Les futuristes se disent socialistes et se postent au dessus de la masse ouvrière, ils se prononcent comme les "aristocrates du futur".

    Quant aux modèles, ils subissent une véritable hécatombe. Paradigme de l’art du passé, La Joconde , avant de devenir tête de massacre pour Dada et le surréalisme, reçoit un douteux hommage: "des fleurs, une fois par an, à ses pieds". La peinture sombre se voit condamnée pour contrefaçon. 

    La constitution du groupe

    Marinetti rencontre Balla, intéressé par le manifeste, il partage les mêmes idées. Le groupe se forme autour de ce premier manifeste. Le futurisme est un générateur de nombreux manifestes : exposer collectivement des idées que tous partage, marquer l'existence du groupe, diffuser des idées donc c'est en quelque sorte une stratégie de communication. Le collectif est mis en avant mais le caractère individuel est très marqué, chaque artiste réalise ses œuvres chacun de leur coté. «  Il faut balayer tous les sujets déjà traité », c'est une vision du monde formée à partir des innovations modernes, des dernières théories scientifiques et philosophiques.

    Le futurisme italien

    Le Manifeste Technique de la Peinture Futuriste de Boccioni, Carra, Russolo, Severini et Balla(avril 1910) qui marque le début de la performance. Les peintres italiens déclarent que la peinture ne se joue plus sur une scène extérieure, mais devient un spectacle théâtral dans lequel le spectateur doit être au centre de l'action peinte. Ils se considèrent comme poètes et performers. Ils continuent à peindre, mais la déclamation devient un élément central de leur pratique.

    L'art de communiquer

    Les futuristes ne manquent aucune occasion de s’exprimer au cours de soirées organisées dans les capitales italiennes. Ils lisent textes et manifestes, se délectent de "la volupté d’être sifflés" et y échangent "presque autant de coups de poing que d’idées" (celui de Boccioni, qui "fait merveille", se verra célébré dans une sculpture de Balla). Ils possèdent néanmoins l’art de communiquer et, se servant abondamment de la presse qui ne saurait les ignorer, se répandent dans toute l’Europe en interviews, déclarations et conférences. Si Poesia , devenu en 1909 "organe du futurisme", disparaît dès la fin de l’année, les éditions qui lui suivirent diffusent largement tracts et brochures. Un peu plus tard, Lacerba  — fondé à Florence en 1913 par Giovanni Papini et le peintre écrivain Ardengo Soffici — deviendra rapidement un lieu d’expression et de polémique pour le mouvement, mais également le support d’expériences graphiques telles les parolibere  ("mots en liberté").

    Représenter le mouvement et la vitesse

    muybridge

      Eadweard Muybridge

    On remarque un intérêt pour la décomposition du mouvement et également la volonté de photographier l’instant. Ici on observe les différentes phases du trot d’un cheval. Cette avancée "technologique" permet l'amélioration de la connaissance anatomique.En 1887 : il publie Animal Locomotion, 780 planches (animaux et humains en mouvement).

    En plus de Muybridge, Etienne-Jules Marey s'intéresse également à ce phénomène de décomposition du mouvement et il invente le fusil photographique qui permet de capturer 12 images par seconde

    Et en 1883 c'est l'invention de la chrono-photographie, on a une fluidité du mouvement ce qui amène doucement vers le cinéma.

    La figuration

    Simultaneous Visions boccioni

    Simultaneous Visions de Boccioni.

    • Tableau qui ne cherche pas à rendre la réalité

    • espace contemporain, espace futuriste

    • perte des repères spatiaux

    • diverses façons de capter la ville

    Ils reprennent enfin l'impressionnisme avec la fraction du mouvement, des couleurs, ils reprennent aux impressionnistes tout ce qui tourne autour de la couleur.

    On a également un rapport de fluidité du volume. Le vide doit être visualisé et pensé.

    • notion de ligne-force : par laquelle le spectateur doit avoir l’impression d’être placé au centre du tableau

    • notion de simultanéisme : synthèse de ce dont on se souvient et de ce que l’on voit

    • notion de dynamisme : force intérieure de l’objet

    Il pose la notion de : « Exprimer la sensation dynamique c’est exprimer non pas seulement ce que l’on voit mais aussi représenter les forces, l’énergie qui compose et qui entoure l’objet ».

    Représenter la décomposition du mouvement – les apports de la photographie

    Dynamisme d'un chien en laisse, Balla.Le futurisme italien

    Balla représente une chien en laisse, la décomposition du mouvement. La forme du chien est répété c'est grâce à ce procédé que l'on a la sensation de mouvement.

    Au moyen de la répétition de la forme, l'objectif est de figurer la rencontre de l'objet avec l'espace environnant, c'est a dire avec la friction de l'air.

     

     

     

     

     


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  • Le cubisme est un mouvement artistique qui s'est développé principalement de 1907 à 1914 notamment à travers des peintres tel que Pablo Picasso et Georges Braque.

    La période d'apogée du cubisme fut avant 1914. Après la Première Guerre mondiale, le cubisme redevient une question centrale pour les artistes, et continue en tant que telle jusqu'au milieu des années 1920. Bien qu'en développant d'autres styles, les artistes retournent au cubisme, même bien après 1925.

    C'est d'ailleurs entre 1911, et le début des années 1920 qu'en Tchécoslovaquie, les artistes se tournent vers le cubisme. Ces artistes tels que Josef ČapekAntonín ProcházkaEmil FillaToyenVincenc Beneš ou Bohumil Kubišta, abordèrent tous les sujets de la vie quotidienne à travers les caractéristiques du cubisme. Notamment l'architecture, les arts décoratifs et l'ameublement. 

    Un des grands maîtres tchécoslovaque de l'architecture cubiste est Josef ČapekJosef Čapek  est peintre, écrivain, photographe, architecte et illustrateur tchèque. En 1910 et 1911, il étudie à Paris à l'Académie Colarossi. Durant cette année passée dans cette ville, il entre en contact avec le cubisme. 

    Mais c'est en 1912, il édifie sa première réalisation architecturale, La Maison à la Vierge noire, qui fut la première construction cubiste. Josef Čapek l'a concstruite pour le marchand Frantisek Josef Herbst. Elle a été conçue pour accueillir son magasin.

     

    La maison à la Vierge noire, Jospeh Čapek

     

    MVN

     

     

    La Maison à la Vierge noire fut édifiée en 1911-1912 par l'homme d'affaire František Josef Herbst, sur les plans de l'architecte Josef Gočár, à l'angle des rues Celetná et Ovocný trh. La maison s'agissait d'un bâtiment cubiste abritant alors un centre commercial. Ce centre doit son nom à la statue baroque de Notre-Dame qui ornait l'angle de l'immeuble.

    Le style purement cubiste de l'ensemble est présent non seulement dans la façade et son entrée monumentale, mais aussi dans chaque détail de l'architecture et de l'aménagement intérieur. Le bâtiment abrite aujourd'hui le Musée du cubisme tchèque. Au premier étage se trouve le Grand Café Orient.

     

    On remarque une façade très stricte, très structurée. Des formes qui renvoient directement au mouvement du cubisme : formes géométriques simples et répétées. Ici, on a une répétition d'une même forme que l'on retrouve sur les fenêtres, sur la constitution des vitres, etc. On remarque également que la façade n'est pas une surface totalement plane mais qu'elle a un léger anglequi sépare le bâtiment en deux, et agit alors, comme un axe de symétrie.

     

    Même si le mouvement cubiste est un mouvement artistique pictural, les artistes, architectes et sculpteurs se sont réappropriés les caractéristiques du cubisme à échelle humaine. 


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